Un salon dédié aux productions de montagne a eu lieu le 17 et 18 mai 2008 à Gap.

Durant ce week-end, riche de rencontres et d’échanges entre producteurs et consommateurs, cinq « ateliers du goût » furent organisés. Ces ateliers sont des séances de dégustation collective, commentées par de producteurs et des spécialistes. Ils connurent un franc succès avec une fréquentation de 40 à 60 participants selon les thèmes.

Le premier atelier : « Fromages d’alpages et lait cru », conduit par Paul Le Mens, ingénieur en science des aliments, fût l’occasion de découvrir 5 fromages traditionnels, 3 Italiens et 2 français. Les producteurs détaillèrent tour à tour leurs façons de travailler tandis que Paul Le Mens expliquait comment mener une analyse sensorielle précise. Cette dégustation fût l’occasion de discuter des différences entre fromages au lait cru et fromages au lait pasteurisé tant au niveau production qu’au niveau organoleptique. Deux vins blanc furent proposés : Un Chigin-Bergeron et une vendange tardive du Diois.

En fin d’après-midi eût lieu l’atelier consacré au vin de montagne « Histoires de cépages rares des Alpes, les surprises de l’A.D.N. ». C’est José Vouillamoz qui mena cet atelier; ce généticien a étudié la généalogie de certains cépages valaisans, savoyards et valdotains et a mis en évidence des parentés inimaginables. Après une séance de présentation de ses résultats de recherche, les participants furent invités à déguster 10 vins de cépages à la production souvent très confidentielle. Italiens, Suisses et Français, ces vins prouvent qu’il existe un potentiel qualitatif important pour ces cépages rares, et pour certains quasi-disparus.

Le premier atelier du dimanche « Viandes et salaisons de montagne » permis à Paul Le Mens d’expliquer comment suivre un véritable protocole de dégustation. Les participants, après avoir écouté les producteurs détailler leur travail, découvrirent des produits de haute qualité gustative dont le fameux jambon cru issu du porc noir de bigorre. Afin d’accompagner ces salaisons, deux vins rouges furent servis aux participants: un Vin de Pays des Hautes-Alpes et un vin de Savoie. Tous le monde put alors donner son avis sur les accords possible entre charcuteries et vins de montagne.

C’est en début d’après-midi que Laurent Berruyer, professeur de cuisine, venu nous présenter l’atelier « Cueillir la montagne ». Véritable passionné de cueillette de plantes sauvages comestibles, il présenta cinq plantes courantes de nos montagnes: achillées, pissenlits, plantains, orties et « manne de Briançon ». Il invita ensuite chacun à goûter les préparations savoureuses qu’il avait concocté avec ces plantes. Un verre de Chardonnay des Hautes-Alpes accompagna fort heureusement cette dégustation.

Le cinquième et dernier atelier « Tout sur le Petit Epeautre de Haute-Provence, le caviar des céréales » a mis en valeur un produit sentinelle Slow-Food. Consommée en abondance par les civilisations méditerranéennes, cette céréale a été remise à l’honneur sur les terrains d’altitude de Haute Provence, grâce à ses qualités d’adaptation, nutritive et organoleptiques. T. Beaurain et E. Mabille, producteurs et membres du syndicat interdépartemental du « Petit Epeautre de Haute-Provence » ont expliqué à un auditoire attentif la démarche entreprise pour obtenir une I.G..P. , le mode de production ainsi que les différentes utilisations du « Triticum Monococcum ». Afin de joindre le goût aux paroles, une déclinaison de préparations culinaires : rizotto, pain, crèpes, grains à la vapeur, fut proposée aux participants, le tout accompagné d’un verre de vin rouge A.O.C « Coteaux de Pierrevet » mis en lumière par son producteur B. Bouscarle.