Cuisinières ou vigneronnes, chevrières ou vinaigrières, les femmes ont été les protagonistes de la 4ème édition des Journées du Coolporteur.
Les 30 juin et 1er juillet 2007, la ville alpine de Gap a été le théâtre de cette manifestation, célébrant cette année les savoirs ancestraux dont les femmes sont traditionnellement dépositaires, de la cuisine à l’usage des plantes sauvages, mais aussi les activités typiquement masculines dont certaines se sont emparées avec succès.

Dans le cadre d’un programme transfrontalier Interreg, le Convivium Coolporteur est en train de mener une action spécifique sur le thème du «Savoir des femmes », qui a pris la forme d’une vidéo présentant des recettes traditionnelles. Un extrait de ce film a été présenté au public: la préparation d’un plat, la «tourte à la courge et aux amandes amères» était documentée.

Des gestes acquis et intériorisés se succédaient à l’écran, accomplis par les mains savantes de Lucienne Rostain, originaire de Gap et co-autrice, avec André Parra et Laurent Berruyer du dîner du samedi.

A partir de cette action spécifique, la thématique a finalement investi toute la manifestation et les nombreux ateliers que nous allons énumérer, en présentant leurs protagonistes.

Une histoire de solidarité était à la base de la coopérative Capr’alp, présentée pendant l’atelier «Délices au lait cru» : depuis quinze ans, les fondatrices de ce regroupement ont décidé de transformer la concurrence en soutien mutuel dans la production et commercialisation de fromages de chèvre fermiers. Cette démarche exemplaire leur a permis de nouer des liens très forts d’échange et de convivialité, tissés lors de manifestations communes et aussi de formation permanente dans les fromageries des adhérents. Les fromages goûtés, lactiques, à pâte pressée ou à pâte molle étaient les délicieux résultats de cette coopération !

Des vigneronnes admirables comme Lucie Peyraud du Domaine Tempier (Bandol) et Iris Rutz-Rudel du Domaine Lisson (Hérault), ont ensuite fait découvrir des cuvées qui bien les représentent, des bouteilles «de caractère », avec un fil rouge, le Mourvèdre.

Ancienne viticultrice, Nathalie Herre, a installé en 1999 sa vinaigrerie artisanale, la Guinelle, dans les collines du côté de Port-Vendres (66). Sa technique, basée sur la méthode traditionnelle orléanaise et des procédés naturels est empruntée de créativité. Du Banyuls jeune et fruité, rouge ou blanc, des épices, des barriques de chêne, des dames-jeannes, des bombonnes de verre alignées sous le soleil, une mise en bouteille au fur et à mesure de la demande. A l’arrivée, des robes chatoyantes, des nez subtils, des goûts de raisins très mûrs, des notes de rancio et d’épices, une superbe longueur en bouche. Ses vinaigres, appréciés sur des tables d’excellence (France, Japon, Australie), et salués par les magazines spécialisés ont été protagonistes d’un atelier d’exception.

Sandrine Rolland du « Rucher du Vieux Moulin » à Rousset (05) a adouci le palais des dégustateurs avec une sélection de miels et de pollen. De l’acacia au châtaignier en passant par la bruyère et la lavande, c’était une fête de couleurs, d’arômes et de textures. Passionnée et passionnante, elle a initié les présents aux fascinants équilibres de la ruche et aux nombreuses propriétés de ses dérivés.

Et les enfants ? Les plus petits étaient les chanceux destinataires de l’atelier « Pasta et Bambini » : Gerlind Sulzenbacher leur a appris les secrets de la préparation, chère à son enfance, des pâtes fraîches italiennes : strozzapreti, tagliatelle, pâtes à l’encre de seiche. À la confection a suivi la cuisson et, bien sûr, la dégustation.

A la manifestation a pris part même une délégation du Convivium de Pinerolo (à côté de Turin), avec à sa tête la cuisinière Giulia Porta. Pour le déjeuner, elle a proposé, à côté du plat à base d’herbes sauvages préparé par Renée Chauvet, les gnocchetti au seirass (type de ricotta particulière du Piémont et Sentinelle Slow Food) au thym de montagne..

Inoubliables, comme ces deux jours de rencontres enrichissantes !